Informations complémentaires
Le Nihon Jujutsu est un art martial japonais moderne qui se concentre sur les techniques, pratiques efficaces que l'on retrouve généralement dans les arts martiaux anciens et contemporains. Ses principes et techniques découlent des techniques de combat et d'autodéfense japonaises sans armes datant d'avant 1945 du judo et Aikibujutsu, tout comme le Taihojutsu méthodes d'immobilisation et de contrôle de la police japonaise. Le fondateur du Nihon Jujutsu Shizuya Sato, a fondé ce système basé sur ses longues études avec les principaux budoka japonais (artistes des arts martiaux traditionnels), un grand nombre d'entre eux a introduit des méthodes anciennes de Bujutsu dans le budo moderne.

Nihon Jujutsu - Origines techniques et philosophiques
La base philosophique du Nihon Jujutsu peut se trouver dans l'axiome japonais "Seiryoku Zenyo jitakyôei", qui peut être lu "s'engager pour un maximum d'efficacité et de bénéfice mutuel dans tous les efforts." Cette phrase, d'abord inventée par Kano Jigoro, le fondateur du Kodokan judo, désigne à la fois les applications de l'effort physique pendant la formation, et la notion philosophique plus vaste d'utiliser le budo comme un catalyseur de développement personnelle.
Le programme de base de Nihon Jujutsu intègre la pratique, la projection, l' étranglement, et les méthodes d'immobilisation du judo; les entrées et les frappes de Aikibujutsu; les techniques de retenue de Taihojutsu; et le taisabaki (mouvement d'évitement), main ouverte, et les principes d'autodéfense sans armes exposés par Dr. Tomiki Kenji.

Le Kodokan et SAC
En 1952, la U.S. Air Force Strategic Air Command, (SAC). " Commandement aérien de la force Aérienne des Etats - Unis (SAC) " a établi un programme pour envoyer des pilotes de chasse à l'école Kodokan pour apprendre le judo, karaté-do, aïkido, et les techniques de police. Ce programme a été conduit jusqu'en 1956, année à laquelle une centaine d'instructeurs d'arts martiaux de l'US Air Force a été formée par Sato sensei, qui a enseigné à la fois l'aïkido (sous la direction de l' instructeur Tomiki) et les techniques de Taihojutsu (sous la direction de Hosokawa Kusuo l'instructeur en chef du Taihojutsu et judo de la Metropolitan Police de Tokyo. Ainsi que d'autres instructeurs notables, des légendes du Karatedo Shotokan tels que Gichin Funakoshi, Masatoshi Nakayama, Isao Obata et Nishiyama Hidetaka.

Jujutsu - la Mère des Arts Martiaux traditionnels japonais
Le Jujutsu japonais est considéré comme la mère de l'aïkido, et emploie un grand nombre de principe de l'aïkido. Comme les arts martiaux de frappe, le karaté et le kung-fu, le jujutsu enseigne l'utilisation efficace des méthodes de frappes, ainsi que l'utilisation des points vitaux comme cibles pour frapper en auto - défense. Le Jujutsu intègre également la pratique des armes: le tanbo pour l'auto-défense, ainsi que la défense contre armes : couteau, pistolet, et jo.( bâton ) Le Nihon Jujutsu emploi également des techniques trouvé dans une variété d'arts martiaux tels que l'aïkido, le bagua, le hsingi, le iaido, le jujujtsu, le judo, le kali, le karaté, le kendo, le kickboxing, le kungfu san chuan dao, le taekwondo et le tai-chi.
L'évolution de ce système a commencé avant 1868, pendant l'ère Edo (1603-1868) dans les écoles de Bujutsu et s'est poursuivie avec fondation du Japon moderne et a mené au développement des arts contemporains tels que le judo, l'Aikibujutsu, l'aïkido, et le Taihojutsu.
Les développements techniques et philosophiques au cours des années 1930 et1940 par les premiers judokas et aïkidokas, ont transmis à Sato-Sensei, pendant les années qui ont suivie la seconde guerre mondial l'importance et l'essence même du Nihon Jujutsu d'aujourd'hui.

Quand on franchit le palier d'un dojo de ju jutsu, on entre, sans toujours en avoir conscience, dans un monde codé par des principes, des valeurs et des techniques lesquels vont former votre corps et votre esprit à " l'art de la souplesse ".
Pratiquer le ju jutsu n'est pas quelque chose de simple ni d'anodin et demande sans nul doute patience, persévérance et engagement. Celui qui s'imagine que le ju jutsu lui permettra d'apprendre rapidement quelques " trucs " efficaces pour se battre ou se défendre, se rendra compte tôt ou tard et parfois à ses dépens, qu'un art martial japonais ne se maîtrise pas dans la facilité ni dans l'à peu prés.
Certes le ju jutsu vous apprendra des techniques que l'on peut qualifier de self défense, mais ses techniques ne vous seront jamais acquises sans la maîtrise de la souplesse corporelle et mentale.

Alors de quoi s'agit-il exactement lorsque l'on parle de ju jutsu comme art de la souplesse ?

On a tous vu des gymnastes ou des adeptes de yoga dotés d'une souplesse étonnante mais maîtrisée sans pour autant qu'ils eurent été entraîné de longues années au ju jutsu. De même si l'on regarde quelques combats de judo sportif (le judo étant pourtant une forme dérivée du ju jutsu) on y observera l'usage de la force, le plus souvent au détriment de la souplesse.

Il est donc utile de clarifier ce concept de " souplesse " et d'en indiquer ses exigences dans la pratique du ju jutsu.

L'étymologie du mot ju jutsu renvoie à la traduction connue et convenue comme suit :
ju = la souplesse et jutsu = l'art (savoir-faire /techniques).

Une vielle formule japonaise résume le ju jutsu ainsi : la souplesse maîtrise la force.

Cela se vérifie d'ailleurs en Physique : sous l'action d'une force un corps se brise s'il résiste directement à cette force et s'il n'offre pas une force égale ou supérieure à celle qu' il subit. Ou bien le corps dévie la force reçue, l absorbe ou la renvoie. Dans ce cas le corps garde toute son intégrité.

Mais opposer ainsi les termes force et souplesse est trompeur car le ju jutsu à recours à la force dans l'usage des atemis ( les frappes) par exemple ou dans certaines contraintes d'immobilisation. Mais cette force est maîtrisée, gérée, dosée et jamais utilisée comme principe d'opposition, davantage dans un but d'efficacité maximale dirait Jigoro Kano (fondateur du Judo).

Ainsi il serait plus approprié de définir le ju jutsu comme techniques de combat à mains nues maîtrisant l 'art de la souplesse, pour que l'homme agile maîtrise la brute.

Sous le terme d'agilité on retrouve : souplesse, mobilité, vélocité, aisance, habileté, la précision.

L' agilité est la combinaison de l'équilibre du corps, de coordination des gestes, de réflexes et de force contrôlée afin que le corps puisse changer de position habilement face à une contrainte violente (un coup de poing , une saisie, une poussée, etc.) et de telle sorte que la force de l'adversaire soit manipulée et retournée contre lui.

Face aux muscles brutes de l'adversaire, l'homme souple saura d'abord esquiver la force du partenaire, agir sur les articulations et sur le centre de gravité de celui-ci pour exercer à son tour une domination avec une force minimale mais avec une efficacité optimale

L'aïkido (autre forme dérivée du jujutsu) est encore un des rares art martial, à mettre ce principe en exergue et au cœur même de sa pratique. Le Ju jutsu quel que soit sa forme ou son style ne peut faire l'économie de ce principe de souplesse agile face à la force violente. C'est son essence même.

Ainsi celui qui veut recevoir l'enseignement du ju jutsu et espérer le maîtriser doit s'interdire tout recours à la force brute pour maîtriser la force de son adversaire. Il doit apprendre la précision des gestes et des déplacements, être rigoureux dans l 'exécution des techniques et persévérer dans l'effort car du temps sera nécessaire. Il doit donner à son corps l'entraînement adéquat pour être souple, mobile et véloce.
Nul doute qu'une telle maîtrise de son corps le mènera également à la souplesse de son esprit, les qualités exigées pour la pratiques du ju jutsu calme, rigueur, exactitude, habileté etc., s'exercent également en dehors du dojo mais ceci est une autre histoire……….